LE DROIT À L'OUBLI
Pourquoi tu me demandes ça ?
Parce que l’autre jour, tu t’es tu.
Cela semble la réponse qu’exige la nouvelle condition de l’art aujourd’hui : face à une quantité accessible d’œuvres d’art sans aucun précédent, le problème n’est pas d’en inventer d’autres ; plutôt d’apprendre à négocier avec le gigantesque amas existant.
Le rôle de l’artiste et/ou du curateur est désormais en partie celui de l’hôte, en partie celui d’un agent de circulation.
J’aurais voulu travailler, mais il y avait en moi un fond de paresse énorme. J’aime mieux vivre.
L’art qui a commencé n’en finit plus de finir. La vie, par contre, est prête à l’emploi (readymade), c’est-à-dire au non emploi. Bonne pour la paresse, pour être regardée « entre » avec humour et distance.
Il n’y a rien à faire, ça l’a déjà été.
Comme de nombreux artistes, auxquels cette édition rend hommage, le musée transitoire ne souhaite pas produire de nouvelles choses, il souhaite simplement constater l’existence des choses en termes de temps ou de lieux. Il est de passage. Il s’infiltre, se retire, dépasse le cadre de la monstration. Riche et dépourvu de fonctionnalité. Simultanément absent et présent. Actif et passif. Il n’a ni mur, ni conservation mais il demande le droit de répondre à ce vide.
Le droit à l’oubli (the right to be forgotten) autorise depuis le mois de mai 2014 les utilisateurs du web de demander aux moteurs de recherches d’oublier certaines informations les concernant.
Les artistes invités ont des pratiques transdisciplinaires qui brouillent la frontière entre l’art et la vie. Certains se confondent avec leurs œuvres, d’autres s’en distancient. D’autres mettent en place des œuvres administratives ou actions procédurales. D’autres ne produisent plus rien et se sont retirés.
De manière générale, ils ne cherchent pas de réponse,