MUSEE TRANSITOIRE

ROMINA SHAMA

Le Musée Transitoire est une institution-oeuvre dont le nom évoque déjà un paradoxe. Qu’est-ce qu’un musée qui ne possède ni murs fixes, ni collection et aspire à ne rien produire? C’est de cette question que le projet est né pour interroger les formats d’exposition, de conservation et la place des auteurices dans le champ de l’art.

À partir de la documentation des deux éditions du Musée Transitoire, Romina Shama (1978) compose un nouvel espace où les archives sont montrées autrement. Élevées au rang très convoité d’œuvre d’art, ces reliques témoignent de ce qui a eu lieu avant. La pratique transdisciplinaire de l’artiste interroge la condition transitoire. Ainsi, elle compose une œuvre administrative, fabrique de documents subjectifs qui prend la forme d’une institution, inversant les codes usuels du milieu de l’art. Une recherche qui constitue un récit architectural et sonore à la forme discontinue. Un dialogue qui habite l’entre-deux, et met en parallèle l’exposition et son énonciation.

1. L’artiste peut construire la pièce à partir d’un objet.

2. La pièce peut être photographiée.

3. La pièce n’a pas besoin d’être réalisée.

4. L’objet peut être déplacé.

5. La pièce peut changer de forme

6. L’objet peut être énoncé.


Si cette pièce est l’objet original, en se transformant, elle impose une forme d’impermanence comme finalité. La pièce est un espace ou une œuvre? Et l’objet? Si l’œuvre est variable, chacune de ces éventualités se valent. En se délestant de la réalité physique de l’objet et en s’entourant d’artistes et d’auteurices qui abordent les mêmes questions qu’elle, autrement, l’artiste formalise un lieu où l’œuvre n’est inscrite nulle part. Un lieu qui construit des relations entre l’artiste et le musée qui conserve ses œuvres.